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Dossier de Presse PENTECOTE à VIC
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29 avril 2012

La conscience des enjeux.

« Verba volant, scripta manent » :

Les paroles s’envolent, les écrits restent

La conscience des enjeux.

La réaction : l’indignation.

 

Tout commence en 2003, la suppression du Lundi de pentecôte est déjà une affaire d’état.

C’est alors que Mr Philippe Martin, député et président du conseil général du Gers adresse une lettre au premier ministre Jean-Pierre Raffarin dans laquelle il écrit : 

« Afin de doter le système de santé des moyens nécessaires pour surmonter certains dysfonctionnements constatés pendant l'été, vous avez évoqué à plusieurs reprises la suppression d'un jour férié. Au-delà d'un choix qui me semble très largement inadapté aux besoins réels qui se sont exprimés, je tenais à vous faire part de l'inquiétude de tout un territoire dont l'économie locale est étroitement liée à la Féria de Pentecôte, qui se déroule chaque année à Vic-Fezensac. Au-delà du caractère tauromachique de ces festivités, cette Féria confère à notre département une renommé nationale et suscite une dynamique économique et touristique indispensable pour le Gers ».

 Le problème est posé.

Pour nos élus, ici Philippe Martin, il n’est pas question de toucher à la feria de pentecôte.  En effet, celle-ci confère une renommé nationale. En d’autres mots, Vic-Fezensac est connue, avant tout, pour ses fêtes de la pentecôte. Ensuite, ces fêtes suscitent une dynamique économique et touristique « indispensable » pour le Gers.

Si notre petit Larousse est toujours d’actualité, « indispensable » signifie : dont on ne peut se passer.

Vous le savez, le Gers, n’est pas à proprement parlé le département le plus dynamique de France. Dans une logique, de création ou tout simplement de maintien du taux d’emploi, une fête telle que pentecôte est une aubaine, une manne financière, une nouvelle fois, « indispensable ».

Un homme politique, un élu,  qui plus est socialiste, peut il de pleine conscience négliger de tels aspects entrainant de telles retombés économiques ?

Apparemment non puisque c’est le point de vue de Monsieur MARTIN.

Dans l’article du Sud-ouest, le 10/11/2004 « La suppression du lundi férié de Pentecôte entraînerait un manque à gagner d'1,3 million d'euros pour l'économie départementale du Gers ». (http://www.lesamisdulundi.com/html/nov_04.html ). Nous pouvons lire :
« Hier matin, à l'heure où le premier ministre recevait les recteurs d'académie, le président du Conseil général s'entourait du maire de Vic-Fezensac, du vice-président chargé des sports et des responsables du tourisme départemental. Tandis que Jean-Pierre Raffarin confirmait la suppression du lundi férié de Pentecôte (1), Philippe Martin analysait « les inconvénients et les dangers » de cette mesure. »
Dans le même article, il est dit : Pour sa part, Michel Sanroma n'est pas en reste quand il s'agit de défendre « l'aura que confère Pentecôtavic » à sa ville.
« Pentecôtavic est aujourd'hui une identité vicoise qui ne peut s'apprécier que sur les trois jours continus. Le Club taurin continuera à mobiliser les aficionados le lundi pour remplir les arènes, mais pour combien d'années encore ? » 
D’une part, l’édile vicois déclare que « Pentecôtavic est aujourd’hui une identité vicoise ». Effectivement, nous l’avons souligné dans l’introduction, enlever pentecôte au vicois, c’est un peu leur enlever de leur, âme. Nous n’avions pas pensé au terme "d’identité " car nous n’aimons pas forcement ce mot qui peut parfois transpirer le sectarisme, mais le maire de Vic s’en charge pour nous. Ensuite le terme «aujourd’hui» nous interpelle… Signifie t’il qu’avant, pentecôtavic ne constituait pas l’identité vicoise ? La tradition de cette fête est pourtant très ancienne et constitue pour chaque vicois un rendez vous incontournable depuis des décennies.
D’autres vicois ont fêté pentecôte avant et d’autres vicois le fêteront après. Puis, si au jour de cette déclaration, en 2004 donc, pentecôte à Vic constitue l’identité vicoise, qu’en est-il en 2011 ? Les traditions ne se renforcent telles pas avec le temps ?
Premier enjeu : La fréquentation des arènes.
Ensuite, nous le savons, la base de la fête de pentecôte à Vic reste la feria du toro. Il est louable au maire de Vic de se soucier des ses amis du club taurin vicois :
« Le Club taurin continuera à mobiliser les aficionados le lundi pour remplir les arènes, mais pour combien d'années encore ? ».
Si nous suivons le raisonnement de M. Sanroma, il y a donc une corrélation intangible entre la fréquentation de la fête et la fréquentation des arènes. Poursuivons donc le raisonnement : Si la suppression du lundi férié de pentecôte à une influence certaine sur la fréquentation des arènes ce même lundi, la suppression des trois jours de fête n’aura-t-elle pas une influence proportionnelle, si ce n’est exponentielle sur la fréquentation des arènes sur l’ensemble de la feria ?
Deuxième enjeu : Le facteur économique.
Dans le même article, un autre point essentiel est mis en avant : La manne financière que représente pentecôte à Vic pour la commune ainsi que pour le département.
Nous prenons le parti d’associer le maire de Vic (On sait c’est lache) aux propos de Philippe MARTIN, étant donné qu’il était assis  à coté de lui lors de cette réunion 
« Il s'agit-là d'une vraie catastrophe économique, non seulement pour Vic-Fezensac et sa Pentecôtavic, mais aussi pour l'ensemble du département. » Et d'expliquer, chiffres à l'appui, que ce week-end de trois jours engendre sur le Gers une fréquentation touristique double par rapport au week-end suivant (environ 100 000 nuitées au lieu de 50 000 pour les week-ends "ordinaires"). En sortant la calculette et à raison d'environ 24 euros de dépenses par jour et par personne, cela peut même se traduire concrètement par un manque à gagner d'1,3 million d'euros pour l'économie gersoise. »
Pour justifier la suppression de la fête en 2011, le maire de Vic-Fezensac, n’a cessé d’avancer le chiffre de 160 000 € qui correspond à la somme que coute l’organisation d’un tel évènement au contribuable vicois. Le rapport est vite fait avec des souvenirs de produit en croix de la classe de 4ème. La fête coute 12.3 % de ce qu’elle rapporte « en général », pas à la commune, nous en avons conscience.
Enfin, pardonnez nous  l’anachronisme, de ce qu’elle rapportait.
En effet, la fréquentation de la fête est en constante augmentation depuis 10 ans. Donc si nous nous fions aux chiffres annoncés de 35 000 festayres en 2011, à raison de 24 euros de dépenses par jour et par personne, nous obtenons la somme de 2,52 millions d’euros. Un élu, donc, un garant de l’intérêt general, quel qu’il soit, maire, député, président du conseil général, peut-il décemment se passer d’un tel apport financier qu’il soit au niveau communal, départemental, ou régional ?
Ceci dit, nous ne garantissons pas l’exactitude de ces chiffres étant donné que nous avons utilisé les mêmes méthodes que M.Sanroma et M.MARTIN pour calculer. Méthodes au combien aléatoires puisqu’en effet, le maire de Vic a annoncé le chiffre record de fréquentation pour 2011 avec près de 40 000 festayres.  Cependant dès 2005, dans la dépêche du midi, « Une journée qui coute plus qu’elle ne rapporte » dans des propos recueillis le 17/05/2005 par Valérie Cueillens, (http://www.ladepeche.fr/article/2005/05/17/323581-une-journee-qui-coute-plus-qu-elle-ne-rapporte.html ) le maire déclare «Et bien voilà, nous sommes doublement sinistrés», se lamente Michel Sanroma, maire PS de Vic-Fezensac.
« Nous ne bénéficions pas de l'aide gouvernementale et nos festivités sont touchées de plein fouet par la décision du Premier ministre. Généralement, nous accueillons sur l'ensemble des trois jours de 50.000 à 60.000 personnes et je pense que nous avons perdu cette année près d'un tiers de fréquentation si j'en juge par les chiffres de notre camping provisoire », détaille l'élu. 40 000 ? 50 000 ? 60 000 ? Record en 2005 ou en 2011 ? Mémoire courte ou mauvaise foi ?
Le maire rajoute même : « Ceux qui pensent que la pagaille de ce lundi va mettre un terme à cette initiative se trompent lourdement. C'est pourquoi nous devons mettre une pression très forte sur les pouvoirs publics afin qu'ils trouvent un autre système que celui-là ». Mettre la pression sur les pouvoirs publics ? Nous avons du mal à saisir le message 5/5.
M. Sanroma a eu une idée  pour mettre la pression sur les pouvoirs publics : une pétition.
Le FLV ( signe de croix), un groupe de jeunes sans idées , avec peu d’imagination, a trouvé en Michel Sanroma, une sorte de messie (Celui de Nazareth, pas de Barcelone) et a donc copié ce très grand monsieur en lançant une pétition à signer un peu partout dans les cafés de Vic. Mais finalement, le but n’était t’il pas le même ? En effet dans ce même article de la dépêche du midi, il est écrit : Une idée parmi d'autres : cette pétition symbolique lancée avant les dernières corridas sous l'intitulé générique « Rendez nous le Lundi de Pentecôte » et qui doit être envoyée sans tarder à Jean-Pierre Raffarin ».
Non le but n’est pas tout à fait le même, là ou le maire demandait au Mr Raffarin de lui rendre le lundi de pentecôte, nous demandons au maire de nous rendre … Les trois jours de pentecôte.
Pour revenir sur le plan économique, nous étudions les propos du maire dans un autre article paru dans le Sud-Ouest «une pentecôte bien morose».
Celui-ci déclare : « La fête a été raccourcie à partir de dimanche, c'était prévu. La foule a été moins dense dimanche soir. Sur le plan économique, même s'il y a d'autres facteurs qui interviennent, le lundi jour ouvré a fait baisser les chiffres d'affaires de 20 à 35 %. Les chiffres de fréquentation sont aussi à la baisse » Sur une population mouvante de 60 000 personnes, on peut estimer une chute de 15 à 20 000 (concentration sur le samedi et le dimanche) comme pressenti, une journée de moins. C'est la démonstration évidente qu'il faut rétablir le lundi »
Le maire de Vic nous a donc fait la « démonstration évidente » qu’il faut rétablir le lundi de pentecôte. Au moment de ces déclarations, c’est l’aspect financier et économique qui semble prioritaire. Les aspects sécuritaires et logistiques n’interviennent que sur un second plan, des détails que la mairie estime pouvoir régler assez facilement.
 Une décision politisée : Le clivage droite/gauche au centre du raisonnement.
Nous l’avons déjà évoqué dans l’introduction, Michel Sanroma est (sauf erreur de notre part) un maire de gauche affilié au parti socialiste. Certains n’ont que faire de la droite et de la gauche, surtout au niveau municipal, où l’on vote plus pour un homme et un projet que pour un parti.
Cependant, cette affiliation a dans cette affaire une importance de taille. Cela n’aura échappé à personne, la décision de Mr Raffarin est celle d’un gouvernement de droite. Mr SANROMA tient donc le rôle d’un opposant, en plus de celui plus simple de maire qui défend son village.
L’édile vicois a donc tenu un rôle d’opposant d’un point de vue purement politique.
Le vendredi 25 Mai, il cosigne aux cotés de Mr MARTIN et de Mme BIEMOURET un article sur le blog de cette dernière (http://gisele-biemouret.over-blog.fr/60-categorie-10041028.html article en fin de page).
Dans cet article, il est reproché à Mr DUBRAC, à l’époque élu gersois de droite, d’avoir voté positivement à la proposition de Jean-Pierre Raffarin. Dans un premier temps, Mme BIEMOURET et Mr SANROMA donc, (puisqu’il est cosignataire) nous rappellent quel est le rôle d’un député :
«Si la fonction d’un député est de voter des lois de portée générale, l’élu de la nation ne peut ignorer les conséquences de ces mêmes lois sur le territoire dont il est issu. Tel ne semble pas avoir été le cas de M. DUBRAC député sortant de la deuxième circonscription. »
Maintenant que nous connaissons le rôle d’un député ou plus largement d’un élu local, ils vont nous expliquer en quoi cette décision est dramatique pour l’intérêt du département et plus largement de la cité vicoise :   « Plus près de nous, cette décision politique sacrifie un évènement local, Pentecôtavic, d’un intérêt économique certain au plan départemental. L’appui  de Gérard DUBRAC à cette loi relève au mieux de l’inconséquence, au pire de l’entêtement idéologique. Dans tous les cas, il ne sert pas les intérêts du Gers. » Mr Dubrac donc, rappelons le qui est affilié à l’UMP, et qui a soutenu le projet de loi de Mr Raffarin n’a pas servi les intérêts du Gers en supprimant le lundi de pentecôte à Vic férié. Sa décision relève même de « l’entêtement idéologique ».
Alors il est vrai qu’on ne pourra pas reprocher à Mr SANROMA, le même « entêtement idéologique », tant sa décision en 2011 est contraire à ses déclarations antérieures. Mais il est alors difficile de comprendre en quoi une décision qui handicapait le département d’un «intérêt économique certain» peut elle être discutable cinq ans après.
Le maire de Vic-Fezensac a également signé la pétition du « Collectif des amis du lundi » (CAL). Le collectif des amis du Lundi était à l’époque une structure ouverte, pluraliste, apolitique et aconfessionnelle, qui rassemble tous ceux qui ont à cœur pour toute sorte de motifs, de maintenir le caractère férié du lundi de pentecôte. Tout ce raisonnement tend à démontrer à quel point Michel SANROMA a milité pour que le lundi de pentecôte reste férié.
Nous pouvons supposer qu’il  jugeait à l’époque, que ce rendez-vous qu’est pentecôte, était une manne financière indispensable, d’une part pour la ville de Vic-Fezensac, mais plus largement, puisqu’un élu est le garant de l’intérêt général, pour le département.
De plus, lors d’un interview accordé au quotidien la dépêche le 25/05/2007 :
Michel SANROMA : Nous sommes à la fin d’un cycle »,( http://www.ladepeche.fr/article/2007/05/25/379607-feria-de-vic-fezensac-michel-sanroma-nous-sommes-a-la-fin-d-un-cycle.html ) le maire de Vic fait preuve d’un sens de la comparaison que nous jugeons assez douteux (Mais on est très sensible, papi a fait la guerre).
A la question : « Comment se présentent ces quatre jours de feria et de fête ? » il répond : « D'une manière un peu particulière, comme une fin de cycle. Depuis deux ans que le lundi de Pentecôte n'est plus férié, on observe un vrai débrayage de la fête, et ce dès le dimanche midi. Ce lundi ne fait plus recette car les gens travaillent ou sont partis. Je me demande si, lorsque le dernier Poilu de 14-18 aura cassé sa pipe, on continuera à fêter le 11-Novembre et à le considérer comme un jour férié ! ».
Encore une fois, l’édile vicois nous manifeste son amour de la fête dans sa globalité, c'est-à-dire trois jours, mais aussi de son incompréhension totale face à la décision de Jean-Pierre Raffarin.

 

H.G.

Ci-dessus: Introduction

Ci-dessous: L'incohérence des propos


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